La petite bûche

 

La petite bûche

Michaël Escoffier et Kris di Giacomo

édition d'eux

6 ans et +

 

Assis sur une souche, Robear, l'ours à grosses pattes, tape à la machine. Mais les oreilles grandes ouvertes, l'écureuil veille et surveille. Narration, ponctuation,... à peine la première phrase écrite, le voici qui intervient :

Il était une fois une petite bûche qui vivait seule au milieu des bois.

« Je t'arrête tout de suite, ça ne va intéresser personne une histoire de bûche !

Personne n'a envie de s'identifier à une bûche ! »

Il était une fois une petite biche qui vivait seule au milieu des bois.

 

Après correction, voilà donc la bûche corrigée en biche. Mais l'ours a quelque soucis de dysorthographie, et prenant tour à tour une lettre pour une autre, les mots s'enchevêtrent, l'histoire s'empêtre et voici désormais la biche qui lave son singe à la place de son linge à la rivière.

Les quiproquos s'accumulent et maître écureuil n'en peux plus qu'on lui écorche les oreilles. Mais si le correcteur assidu s'exaspère de ce récit qui chavire à la moindre occasion, le lecteur, lui, en redemande et attend la prochaine faute de frappe avec tout autant d'impatience !

L'ours ingénu est un génie (malgré lui) ! Et on ne sait plus si on rit de ses bêtises ou de la réaction de l'écureuil qui commente, corrige, s'agace et oscille – à grand renfort de yeux exorbités, de moustache dépressive et d'énergie communicative – entre crise de nerfs et désespoir.

Jamais l'écriture et la lecture, dont il est ici question autant sur le fond que sur la forme, n'a été aussi drôle. Rocambolesque, inédite, farfelue, cette aventure au fond des bois et surtout au cœur de la langue française se partage à voix haute, à plusieurs, et à gorge déployée !

Lucie Charrier